" Triste " Arrivée [Free]

Invité

Gris. Le ciel était gris. Pour un été, c’était vraiment étonnant. Il commençait légèrement à pleuvoir, on pourrait dire que la tristesse de Karen et les larmes qu’elle voulait faire couler, le temps s’en chargeait. Elle était triste, même sans le montrer elle éprouvait de la haine et du chagrin. Cette nuit là, elle avait bien marché 3h dans les ruelles sombres de sa ville et n’avait pas beaucoup dormit, elle n’y arrivait pas. Elle avait passé la nuit sur son lit à réfléchir de sa future journée. Elle allait abandonner ses amies, son travail, son lycée et surtout sa mère qu’elle aimait tant à présent. Tout ça parce que son père ne l’aimait pas, ou alors il ne le montrait pas. La nuit avait été très longue et pesante. Quand le soleil se levait vers 6h, elle commençait à somnoler quand sa mère vint la réveillée. Le soleil n’était pas au rendez-vous, il pleuvait toujours autant, on pourrait dire que les pensées et chagrins de Karen se faisaient sentir par la pluie et le beau temps. Sa mère était une très belle femme avec un sourire qui pourrait exterminer les ténèbres, de magnifiques yeux aussi bleus que ceux de Karen et de magnifiques cheveux châtains. Son cœur et son âme étaient aussi purs qu’un cristal, c’était vraiment une très gentille femme. Elle entrait dans sa chambre et venait l’embrasser sur le front avant de se diriger vers le fond de sa chambre pour finir de préparer ses bagages. Il y avait un silence de mort, alors Karen se décida de prendre la parole pour échanger quelques mots avec elle. A près tout, pendant plusieurs semaines voir mois elle ne pourrait pas la voir, autant en profiter maintenant.

- Maman, je… Je vais t’aider à préparer mes bagages !

Elle disait cela avec un ton vraiment très triste. Le ciel s’obscurcissait au fur & à mesure que le temps passait. 7h, les bagages furent finis d’être préparés. 8h, elle prenait un doux petit déjeuné composé d’une clémentine, un verre de lait et des pancakes fait maisons. 9h, le moment de se préparer. Elle fit également les cents pats dans sa maison une dernière fois. Et enfin le moment du départ : 10h. Le chauffeur et la mère de Karen mettaient les valises dans le coffre tandis que son père regardait d’une fenêtre Karen partir d’un sourire ravis. Les deux femmes montèrent dans la voiture, toujours dans un silence intense. Sa y est, la voiture démarrait. Elle avançait, vite, de plus en plus vite. Bientôt elle arrivait sur l’autoroute en direction du pensionnat. Elle aurait put prendre le train, mais elle préférait rester avec sa mère pour apprécier les derniers moments passés avec elle. La jeune fille portait un sac avec elle. « Tu ne dois pas l’ouvrir avant ton arrivée au pensionnat ! » lui avait dit sa mère. Mais Karen savait déjà se qu’il y avait dedans. Des choses banales comme une petite bouteille d’eau, une pomme, un sandwich et un gâteau fait maison mais qui pourrait lui "sauver la vie" comme disait sa mère. Dans un certain sens, elle n’avait pas tors. Il y avait également un petit cadre avec la photo de celle-ci pour ne pas qu’elle l’oublie. C’était une chose inimaginable pour Karen, elle aimait à présent plus que tout. Au bord de l’autoroute on pouvait apercevoir quelques champs de maïs certainement. Le paysage défilait sous ses yeux à une vitesse incroyable, elle en perdait la notion du temps. Le trajet s’était passé très vite. Elle dut arrivée à l’entrée du pensionnat. Il pleuvait toujours plus fort, il y avait de l’orage maintenant. Elle se tourna vers sa mère et lui fit un grand sourire en lui disant que tout allait bien et qu’elle n’avait pas à s’en faire. Malheureusement, c’était tout le contraire. Karen s’en voulait de lui mentir, mais c’était mieux pour tout le monde.

Elle ouvrit la porte en sortant avec un parapluie, et se précipita dehors en claquant la porte derrière elle pour se jeter dans les bras de sa mère qui était également sortie. Elles restèrent bien 5 minutes comme ça sous la pluie. Les cheveux de Karen qui étaient légèrement bouclés ou frisés au bout étaient redevenus totalement raides et avaient foncés, ses habits étaient totalement trempés car elle avait mis son parapluie au dessus de la tête de sa mère pour ne pas qu’elle soit mouillée. Elles se lâchèrent l’une et l’autre puis elle ouvrit le coffre pour sortir deux grosses valises bien étanches contre la pluie. Elle n’osait pas la regarder en face, puis elles se dirent au revoir par un long baisé qui se sont succédé par un second enlacement très intense. Sa mère retourna dans la voiture sans rien dire, son visage caché par ses cheveux, honteux de laisser sa fille ici et Karen voyait la voiture qui contenait la personne qu’elle aimait le plus. Elle était là, seule, au milieu de la rue, sans personne sur qui compter, sans personne à qui parler ou se confier… Elle était seule, encore une fois. Elle prit ses deux valises dans ses deux mains et commença à avancer d’un pat très lent vers la grille. Elle prit la poignet du petit portillon en main pour l’ouvrir et rentrer.

Des barreaux aussi froids que la glace qui lui paralysaient les mains. Elle fini par pousser d’un geste vif la porte et entra. Devant elle, un chemin bordé d’arbres. Ca aurait été plus agréable de regarder cela s’il y avait eu du soleil, mais il n’était pas au rendez-vous. Elle avançait vers l’un deux, le plus grand et le plus majestueux d’entre tous. Elle serait peut-être plus à l’abri si elle restait ici. Elle se plaça sous celui-ci et s’effondra en se répétant sans cesse qu’elle avait eu tors de laisser sa mère et qu’elle se détestait et qu’elle détestait son père et se pensionnat, qu’elle ne pourrait jamais se faire d’amis ici et qu’elle voulait partir. Elle ne pleurait jamais, elle ne laissait jamais couler ses larmes, mais cette fois ci c’était plus fort qu’elle, plus fort que tout, elle ne pouvait pas les arrêtés, elle pleurait, cette fille qui habituellement avait la joie de vivre et aimait découvrir d’autres choses, là elle aurait voulu partir d’ici en courant ou se réveiller d’un mauvais rêve.

Quelques minutes plus tard, après s’être calmée elle reprit ses valises en mains et se décida d’entrer dans se pensionnat. Elle eu du mal à ouvrir la porte, ses mains étaient mouillés et glissaient. Elle entra dans le bâtiment et fut immédiatement émerveillée par les lumières qui illuminaient la pièce.

- Ce que c’est beau …

Elle ne savait pas si quelqu’un allait venir l’aidée et n’osait pas crier de peur de se faire remarquer, alors elle s’assit sur une marche d’un escalier et attendit que quelqu’un arrive.

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Yuri rangea la dernière pile dans l'armoire. Fatiguée, mais soulagée, Elle regarda d'un œil ravi la pièce. Le bureau du comité des élèves n'avait rien à envier aux autres salles du club niveau confort et rangement, bien que la leur soit moins ludique. En tant que présidente, ce n'était certainement pas son rôle de nettoyer le bureau, Mais les volontaires de l'association sanitaire étaient déjà occupés lorsqu'elle avait voulu les contacter. Puis, quitte à s'occuper, autant rendre service en même temps. Après tout, c'était dans sa nature. Bien que calculatrice, elle n'en n'était pas moins très responsable. Néanmoins, il lui semblait avoir oublié quelque chose. Fronçant les sourcils, elle fouilla les tiroirs du bureau. Sa main butta sur un énorme agenda, celui que lui avait confié l'administration. D'un geste rapide et impatient, elle le feuilleta, à la recherche de la date de ce jour. Arrivée à la page du 3 Aout, son doigt glissa le long de la feuille pour se stopper sur un simple petit mot surligné au marqueur vert. "Arrivée". Voila donc ce qu'elle avait, ou plutôt, n'avait pas fait. Et oui, cela faisait également partit du rôle des membres du comité d'accueillir les nouveaux, et les anciens aussi. Renfermant d'un geste sec le livre, elle le balança rapidement sur le bureau et s'empara du registre des inscriptions. Elle pressa le pas pour sortir de la pièce. Après avoir vérifié qu'elle n'avait pas oublié les clefs, elle se lança à l'assaut des escaliers.

Par force d'habitude, elle n'eut pas de mal à reconnaitre la nouvelle parmi le peu de gens présents dans le hall. En effet, une très jolie jeune fille aux cheveux roux était assise sur les marches. Jamais elle ne l'avait vue. Elle devait avoir à peu près le même âge qu'elle, voire plus âgée. Elle semblait perdue, et étrangement triste. C'était très rare pour Yuri de voir des nouveaux dans cet état. Kenkyukai Gakuen, Kenkuen pour les élèves, était réputée pour son grand attrait pour ses installations, pour son environnement et le très bon staff du lycée. Bien sûr que pour certains, ce n'était pas évident, de changer d'établissement, surtout en plein milieu d'année. Elle s'avança dans le Hall en direction de la jeune rousse. Elle salua en souriant certains élèves qui lui faisaient des signes de la main. Arrivée devant l'escalier de l'aile droite, elle gravit les quelques marches qui la séparait de la nouvelle. Celle-ci dut d'ailleurs l'entendre puisqu'elle se retourna d'elle même. Yuri lui adressa un joli sourire.

"Salut! Tu dois être la nouvelle arrivante?"

Depuis longtemps, Yuri s'en tenait aux légères familiarités avec les autres. Autant les mettre à l'aise dès le premier abord. La jeune fille sembla sourire malgré elle. Peut être attendait elle depuis longtemps d'être accueillie? A plusieurs reprises, on lui reprochait d'avoir "trop de choses à faire" et "pas assez de temps pour saluer les nouveaux". Il n'y avait pas à dire, c'était terriblement compliquer d'avoir autant de chose à gérer.

"Pardon pour l'attente. C'est moi qui suis chargée de t'accueillir. Moi c'est Yuri, et toi?"

Son caractère se devinait au son de sa voix, simple et amicale. Mais en réalité, Yuri était beaucoup plus que ça. Surexcitée et garçon manqué. Pourquoi ne le montrait-elle pas? Allez savoir. Elle serrait contre elle le registre. Tous les noms des élèves y étaient inscrits, y compris des nouveaux, avec leur date d'arrivée. Prête à le brandir pour vérifier chambre, club et classe, Yuri observait la nouvelle. Elle était vraiment très belle, et vu de près, il était évident qu'elle était plus âgée.

» Chaos en permanence. [FREE]